C' est l' heure du bilan .

  C'est en ce début d' année 2012, que l'on ressent l' envie de regarder dans le rétroviseur. Comme tous les ans, on se souhaite la santé et un bon millésime.

  Est-ce que les  de l' année dernière ont été efficaces ?

  Oui à tout point de vue, la santé de nos proches est bonne, et le millésime a été très bon. Mais comme je suis, de nature, insatisfait, j' ai quand même le regret d' être passé à côté du plus grand millésime, depuis 1893.

  Je vous propose de reprendre le cours de cette année 2011 .


   Un hiver plutôt froid, pendant lequel on a souvent eu l' onglée en taillant, bon, on a l' habitude et en plus quand il neige, on a de quoi se réchauffer...






  




Là où les choses vont commencer à être un peu extraordinaire, c' est au printemps. Très très précoce, un mois de Mars déjà chaud, mais surtout un mois d' avril quasiment estival. La nature se réveille très vite,et dans les vignes, pour les différents travaux, on a du mal à suivre. C' est heures supp pour tout le monde.


  Et c'est à ce moment là que l' on commence à penser au millésime mythique de 1893.

Grâce aux données de la station météo, du tout nouvel aérodrome de Tours Parçay Meslay, nous avons les caractéristiques météorologiques de l' année 1893 ( c' était les débuts de l' aviation et de la météorologie ).


 
 









Et on voit très nettement que le Printemps a également été très chaud en 1893, avec des moyennes énormes 10°c en Mars, 14.6 °c en Avril, 15.5°c en Mai, la même chose cette année 2011. Et des records à couper le souffle 28.6 °c le 21 avril 1893.
  Dans le registre de mon arrière arrière Grand Père , Monsieur Pierre Hubert vigneron à Benais, il note pour 1893:

" Année exceptionnelle, grande précocité, vu du fleuri au mois d' avril, commencé les vendanges le 04 septembre, grande année de première qualité "

   Pour cette année 2011 le fleuri a été vu le 10 mai. Alors que d' habitude la vigne est en fleur vers le 15 juin.


  Ce printemps 2011, estival, a duré en été jusqu' au 10 juillet , mais ensuite cela c'est gâté, et l'on sait tous que l' été 2011 a été particulièrement maussade.
 Pas très chaud et avec de la pluie régulièrement. 

  C' est cet été 2011 qui me donne quelques regrets , surtout par rapport aux records de 1893. Malgré tout, il a eu un gros avantage , c'est de nous éviter le stress de la vigne qui aurait eu lieu s' il n' avait pas plu.

 

  Arrive Septembre plus doux , mais avec deux gros orages le 04 et le 11 septembre qui nous font craindre le pire. Dieu merci notre Cabernet franc supporte bien ce contre-temps, et ensuite c' est le retour de , avec un temps digne  d' un mois d' Août. Tant et si bien que nous ne vendangeons que le matin , de 6 heures à 12 heures , pour ramasser la vendange " à la fraîche". 

 
 
   Grâce au laboratoire de Touraine qui réalise ces graphiques, on peut comparer ce millésime, à partir des données météo , avec plusieurs millésimes, et ce du 21 Mars au 31 Août, les mois déterminants pour la culture de la vigne ( il manque le mois fondamental de Septembre, mais ce sont les courbes qui nous sont présentées à la visite des vignes, début Septembre)
  














Sur ce graphique, qui additionne les températures pendant la période végétative, on peut situer l' année 2011 au même niveau que 1976; 2005 et trois merveilleux millésimes.



   












Concernant la pluviométrie , 2011 a quasiment les mêmes quantités d' eau que 1959 et 1989, qui sont deux millésimes de référence. On s' aperçoit que la sécheresse de 1976, que l' on croyait approcher en 2011 , était vraiment très très sèche. Cette année ,les mois d'été, ont  inversé la tendance .



     










Enfin l' ensoleillement et le même qu' en 1990, supérieur à 2005 , et 2009.

    Ces trois graphiques démontrent que le millésime 2011 fait parti des plus grands. Mais si l' été avait été très beau , nul doute que le millésime 2011 aurait été le plus spectaculaire depuis 1893.

    Avec le changement climatique indéniable, nul doute que des millésimes de ce calibre vont se multiplier.

    C'est ce qui va permettre aux vins de Loire, et de Bourgueil tout particulièrement, de présenter régulièrement de très beaux vins pour devenir dans quelques temps une région de référence dans le monde du vin. 

Car jusque là, nous avions déjà de très grands terroirs et les plus beaux cépages , il ne nous manquait juste, un climat régulièrement beau et chaud.




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